• Digues - Hautes terres

     

      Tu n'auras pas le choix. Tu ouvriras des routes, perceras des canaux, tu jetteras des ponts au-dessus du vide. Tu ouvriras les vannes, tu te laisseras aveugler par la lumière crue du jour qui nait. Tu dévaleras les pentes et graviras les à-pics. Tu n'auras plus le vertige.  Tu envahiras le monde de tes pas lents et assurés. Tu n'auras besoin d'aucun dieu, tu déchiffreras les formes des nuages et les apparences trompeuses ne t'arracheront que des sourires bienveillants. On louera la pondération de tes avis, tu ne jugeras pas. Tu seras partout, tu occuperas la peau de gens dont tu dresseras des cartes imprécises qui te suffiront. Tu marcheras sans bruit au fond des âmes de certains, tu rebondiras comme un galet lancé à la surface d'un lac de montagne. De diable il n'y aura que dans le nom de rochers isolés sur un plateau balayé de vents forts et salubres. L'air suivra partout ton mouvement. Tu respireras plus fort, tu crieras à pleins poumons et des échos te répondront sans cesse. Tu t'endormiras serein dans une grande bâtisse en pierre, posée comme un sphinx sur une crête, austère, lourde et solide. Tu ouvriras grands les portes et les volets. Entrez, entrez dans ces pièces nues et vives. Tu ne posséderas rien, tu auras tout donné. Tu siffloteras avec les pinsons. Tu boiras le monde et ses tempêtes dans des verres d'eau. Tu auras un appétit d'ogre.

     

    Tu n'auras pas le choix alors qu'attends-tu ? Bientôt la nuit tombera, qu'attends-tu pour ouvrir ?

     

     

    Digues - Hautes terres

     

     


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